Extrait

«Victoire, Juliette et Christophe étaient d’accord sur un point : ils ne savaient pas s’ils étaient venus au Vésuve dans le but de manger ou bien de se divertir de la maladresse d’Anthony au travail. Il fallait reconnaître qu’il était un assez bon serveur. Il accueillait chaleureusement les clients,
savait répondre à leurs besoins, arrivait toujours à vendre un dessert afin d’alourdir la note, mais comme dans la vie quotidienne, quand on l’observait avec attention, on ne pouvait s’empêcher d’esquisser un sourire pour ses
pitreries. L’apprenti serveur venait justement en direction de la table voisine :
– Et voici l’escalope milanaise, s’exclama-t-il joyeusement.
– Aaaaaaah ! s’écria l’homme assis juste à côté du groupe.
– Aaaaaah oui, elle a l’air délicieuse.
– Non, je disais aaaah ! Comme aaaah la sauce s’est renversée sur mon pantalon !
Anthony, affolé, retourna au comptoir et revint quelques secondes plus tard avec une serviette en déclarant :
– Oh excusez-moi Monsieur, permettez-moi de vous essuyer ! Si la tâche ne part pas, envoyez-moi la facture du
pressing !
Il répétait les mêmes paroles que celles de sa chef à qui il était arrivé la même mésaventure quelques jours auparavant. D’accord, ça l’embêterait de payer, car le fait d’enlever une tache de sauce tomate sur un pantalon beige par des professionnels devait coûter au moins 30 ¤, et qu’il n’était qu’un simple jeune actif qui effectuait ce travail saisonnier dans le but, justement, de se faire un peu d’argent
et de s’intégrer dans le monde du travail niçois, mais il était prêt à assumer les conséquences de son acte. Il procéda
donc, serviette à la main au nettoyage, mais il découvrit avec horreur que la sauce était tombée sur le pantalon en effet,
mais plus précisément sur l’entrejambe. Anthony tira une tête à mourir de rire, une réaction qui ne laissa pas indifférents ses amis qui avaient suivi toute la scène. Le petit serveur essaya de reprendre un air professionnel et déclara, avec une pointe d’humour :
– Avec tout le respect que j’ai pour vous Monsieur, je vais vous laisser le soin de vous essuyer tout seul !
Une réplique à laquelle même le client ne fut en mesure de se retenir de rire. Anthony rejoignit ses amis :
– J’ai toujours su que tu étais comme ça mon cher ami :
le premier à jouer avec l’entrejambe des gens et le dernier qui veut essuyer une fois que le travail est fini !»

Disponible à Nice à la Librairie «Quartier Latin» et sur internet sur www.edilivre.com, l’intégralité des droits sont reversés à l’Association Valentin Haüy pour le Bien des Aveugles de Nice.


 Michaël Brice. Auteur écrivain. Nice

Michaël Brice


Auteur Écrivain



Nice